Réagir face à la critique avec la « Disapproval Matrix »

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Dans quelle mesure écouter l’avis des autres ? Comment savoir quelle critique écouter ?

Connaissez-vous une seule personne qui ne se soit pas pris a minima une claque en discutant de ses projets  ou de ses idées avec son entourage professionnel ou familial ?

Amis, famille, faux experts, entourage professionnel, ou même internautes, beaucoup de gens auront envie de mettre leur grain d’expertise dans votre projet et vous démontrez que vous ne faites pas aussi bien les choses qu’il l’auraient fait ou que vous ne vous y prenez pas de la bonne façon ou que vous ne pensez pas comme il faut.

Critique constructive ou Critique destructive ?

L’avis des autres peut aussi bien être une source intarissable de conseils utiles  qu’une barrière à notre évolution et à l’avancement de nos projets.

L’actrice Léa Seydoux avouait récemment à une journaliste  : « Si je commençais à écouter les critiques, je serais morte… »

La question est alors de savoir si nous devons embrasser les mots de nos “détracteurs” ou plutôt choisir de faire l’autruche afin de les transformer en bruit de fond inaudible, ou bien encore d’identifier la critique constructive du cynisme.

L’idée est de s’ouvrir à la critique et rejeter le cynisme

Ann  Friedman, une journaliste freelance, et très probablement multipotentielle propose un modèle pour s’y retrouver, la « Disapproval Matrix », que l’on pourrait traduire par la Matrice de la désapprobation ou Matrice de la critique.

La matrice de la désapprobation d’Ann Friedman

Les quadrants de la matrice de la désapprobation

Ils se décomposent  de la manière suivante :

Les critiques (Critics)

Ce sont des gens intelligents qui savent quelque chose sur votre domaine. Ils portent un regard dur sur votre travail et ne sont pas conciliants. C’est vos travaux qu’ils critiquent, pas votre personne.

Vous aurez probablement envie d’écouter ce qu’ils ont à dire, et de faire quelques ajustements à votre travail ou projet en fonction de la pertinence de leurs commentaires étayés.

Les aimants (Lovers)

Ces gens croient en vous et vous donnent un feedback négatif, mais rationnel, car ils veulent que vous vous amélioriez. Écoutez-les également !

Les ennemis (Frenemies)

« Ooooh, ce quadrant est délicat, explique Ann Friedman.  « Ces gens savent très bien comment vous faire du mal, parce qu’ils vous connaissent personnellement ou connaissent votre travail relativement bien. »

Mais en fait, leur critique n’est pas réellement au sujet de votre travail, mais plus une critique personnelle. C’est vous qu’ils n’aiment pas !

Ils ne sont pas réellement intéressés par une conversation constructive qui pourrait vous permettre de vous améliorer. Ils veulent juste  vous nuire.  Jaloux ? Pervers narcissique ?

Ann Friedman suggère d’inclure dans ces ennemis la petite voix intérieure nasillarde et irrationnelle qui vous dit que vous êtes nul.

Ce qui est à faire  : Dire mentalement à tous ces imbéciles d’aller se faire voir ailleurs.

Les Haters

C’est un quadrant bigarré qui va du « troll » au « hater » en passant par le « Flame », que l’on voit fleurir sur les forums internet.

Exemple

troll_Haters

En argot Internet, un troll caractérise ce qui vise à générer des polémiques. Il peut s’agir d’un message (par exemple sur un forum), d’un débat conflictuel dans son ensemble ou de la personne qui en est à l’origine. Ainsi, « troller », c’est créer artificiellement une controverse qui focalise l’attention aux dépens des échanges et de l’équilibre habituel de la communauté.

Le flaming, anglicisme que l’on peut traduire par « propos inflammatoire », est une pratique consistant à poster des messages délibérément hostiles, insultants et généralement avec l’intention de créer un conflit sur un groupe de discussion.  Le flaming n’a jamais pour but d’être constructif, d’éclaircir une situation ou de convaincre quelqu’un. La motivation du flaming n’est pas dialectique mais plutôt sociale ou psychologique. Les « flameurs » essayent de s’imposer par la force, l’intimidation, la dissuasion ou la persuasion plutôt que par la discussion.

Le flaming est à distinguer du trolling, qui est l’envoi de messages dans le but de créer une controverse interminable.

Un internaute explique : « A mes yeux la différence majeure entre le troll et le hater, c’est que le hater est mortellement sérieux. Quelqu’un a tort sur Internet et il doit le remettre dans le droit chemin. 

Le troll, en revanche, est là pour le sport. Il vient juste foutre la merde, pour le plaisir de, disons, enrichir la discussion, relancer le débat. Pour moi, le troll ne croit pas vraiment à ce qu’il dit, ce qui explique qu’il dise n’importe quoi. De toute façon, plus c’est gros, plus ça passe. »

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Les gens dans ce quadrant sont faciles à identifier parce qu’ils sont contre-productifs et vous ne les connaissez même pas ! Ignorez-les !

« Et puis dormez tranquille, car avoir des ennemis est la preuve de votre travail trouve un large public et suscite une conversation, » suggère Ann Friedman

La règle de base à adopter, selon Ann Friedman

Lorsque vous recevez du feedback négatif qui tombe dans l’un des deux premiers quadrants, celui des experts ou des gens qui se soucient de vous et qui ont pris le temps d’étayer leurs propos, intégrez leurs critiques dans votre réflexion et votre projet.

Lorsque vous recevez du feedback négatif qui tombe dans les deux derniers quadrants, vous devez juste reconnaître leur nature  et choisir délibérément de faire l’autruche.

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Auteur

Brigitte Roujol est la fondatrice des sites HORIZOOM et COACHING AVENUE. Elle se considère comme un Esprit Renaissance du 21ème siècle. Elle a en effet eu de multiples vies professionnelles, se réinventant régulièrement. Aujourd'hui, un pied en entreprise, un pied à l'extérieur, elle est consultante en créativité, innovation, spécialiste de la réinvention (de soi, de modèle économique), auteur, coach d'Esprits Renaissance et d'Innovateurs, et maître-verrier à ses heures perdues... Pour la contacter

5 commentaires

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  2. Rétrolien: Décrypter un refus - les conseils de Seth Godin | HORIZOOM

  3. Merci de cet article, Brigitte !

    J’ai le cas, actuellement, d’un flameur qui tente de laisser un commentaire vachard par jour sur ma chaîne YouTube. Je l’ai signalé en spammeur, car j’ai considéré que, si je faisais l’autruche, ses commentaires haineux auraient pu dissuader les visiteurs de m’écouter. Ai-je bien agi ?

    • Brigitte Roujol sur

      Pour continuer notre petite conversation entamée sur le groupe Facebook.. Cette personne qui « commente « systématiquement tes vidéos est typiquement un « hater ». je pense qu’il se discrédite de par la nature de ses propos. Et les internautes préfèrent se faire une opinion par eux-même… sa diatribe n’influencera donc point tes auditeurs. Supprimer ses commentaire ou ne pas répondre permet de ne pas envenimer la situation. Alexandra a, quant à elle, proposé l’utilisation d’un outil d’intelligence émotionnelle issu d’Access Consciousness « Merci pour votre point de vue intéressant, vous avez raison et j’ai tort ». (Sans point d’exclamation ni émoticônes, ni rien). L’idée est qu’il a raison (de son point de vue) et que tu as tort (toujours de son point de vue) et qu’il n’est donc pas nécessaire d’entrer dans une controverse stérile. Le fait de l’écrire désamorce ce qu’il attend de toi (réponse hargneuse ou suppression de son message). Bien cordialement Brigitte

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