Le syndrome du profil atypique

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Syndrome du profil atypique, ou syndrome du clone ? Les entreprises détestent ceux qui sont atypiques, comme en témoignent leurs process de recrutement. Cet article de Sylvain Devaux initialement paru sur le site Larobolution montre comment cela réduit le potentiel d’innovation des entreprises.


Texte de Sylvain Devaux

Imaginons un peu, un monde où la sélection des candidatures serait faite par des robots.

Des machines qui analyseraient votre CV et feraient un tri en fonction des critères définis par l’entreprise qui a bien d’autres chats à fouetter que de se « pastiller » à lire de telles quantités de papiers formatés bien comme il faut dans le moule du CV type…

Ah, c’est déjà le cas ? Oui, évidemment ! Pas chez tout le monde encore, mais ça vient. En tout cas les cabinets de recrutement et/ou les grandes entreprises y recourent depuis pas mal de temps. Mais qu’est-ce qui fait le sel d’une entreprise, qu’est-ce qui la rend originale, créative, innovante ? Pas des profils prédéfinis qui vont répéter à l’infini un mode opératoire ou un process en ne cherchant qu’à le peaufiner.

Pas des hommes et des femmes soumis à des procédures castratrices. Non rien de tout cela, non.

C’est le profil atypique qui va changer la donne.

L’homme ou la femme qui aura l’audace, la créativité, peut-être même le génie.

Ettore Bugatti en 1932

Imaginez Etorre Bugatti.

Accès à sa fiche Wikipédia (fr)

Son père le fait entrer chez Prinetti et Stucchi, alors fabricants de célèbres de tricycles italiens. Le jeune Ettore a 17 ans et travaille sur les moteurs. Il remporte alors des courses et crée une petite voiture. Mais chez Prinetti et Stucchi ce jeune homme (trop) ambitieux bouleverse les habitudes et veux amener l’entreprise dans la création d’automobile à laquelle la marque ne prédit aucun avenir. Le pauvre Ettore est remercié.

Il remet cela avec Deutz et on est en 1904. Là encore, il dérange et quittera l’entreprise qui elle non plus ne croit pas à l’automobile…la marque finira par disparaître.

Ettore Bugatti fonde alors sa propre marque en 1908 et créera les plus merveilleuses automobiles l’histoire..

J’imagine le pauvre Etorre passé par les fourches caudines d’un algorithme un peu coincé aux entournures. Pas une chance au génie, mais bien d’autres seraient dans le même cas et il leur reste aujourd’hui la même option qu’alors…créer pour soi-même ! Un constat un peu triste, j’en conviens, mais cette « dictature » (je n’ai pas franchement trouvé d’autre terme) risque bien de réduire la créativité à néant. Enfin, j’imagine que l’on ne laissera pas totale décision aux algorithmes et que l’humain restera aux « manettes », non ?

Il n’est pas trop tard… Mais presque !

« L’homme a la possibilité non seulement de penser, mais encore de savoir qu’il pense ! C’est ce qui le distinguera toujours du robot le plus perfectionné ».
Jean Delumeau

 

Source :  Sylvain Devaux (Larobolution.com)

Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Larobolution.com est le site sur lequel Sylvain Devaux s’exprime quotidiennement et livre une vraie analyse du monde de la robotique à même de vous permettre d’en profiter. Vous pouvez visiter son site et vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne de Sylvain sur www.larobolution.com.

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Un commentaire

  1. Le syndrome du profil atypique, comme le décrit par l’exemple notre camarade Sylvain : les entreprises détestent ceux qui sont atypiques. D’ailleurs, comme aimait à le répéter le grand patron de la BNP quand j’y étais encore, « commencer à réfléchir c’est commencer à désobéir »… Tout un programme qui explique les effets castrateurs, volontairement castrateurs, des politiques managériales menées et que nous subissons.

    Il y a, dans chaque individu, dans chaque être humain, une puissante dimension et force créatrice. Souvent le bonheur, l’épanouissement n’arrive pas lorsque nous gagnons de l’argent – bien qu’il en faille un minimum –, non, l’accomplissement arrive lorsque nous sommes en mesure d’exprimer et de libérer notre envie créatrice. Il y a là une dimension presque spirituelle. Le chemin du bonheur est celui de l’accomplissement, celui de l’accomplissement est celui de la libération de l’énergie créatrice que le monde étouffe.

    C’est parce que ce droit est dénié dans les grandes structures que beaucoup de gens y sont malheureux et trouvent que leur travail manque de sens.

    Charles SANNAT

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